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La demande d'or à son plus bas niveau depuis deux ans

La demande mondiale d'or a chuté au deuxième trimestre à son plus bas niveau depuis deux ans, la morosité de l'économie minant les achats de bijoux et incitant les investisseurs à délaisser le métal pour se procurer des liquidités, a indiqué jeudi le Conseil mondial de l'or (CMO).


Sur la période de trois mois achevée fin juin, la demande d'or a baissé de 7% par rapport au même trimestre de 2011, pour s'établir à 990 tonnes - pour une valeur de 51,2 milliards de dollars -, selon des chiffres publiés par le CMO, fédération réunissant les grands groupes aurifères de la planète.

"La contre-performance de l'or reflète l'environnement économique toujours difficile, et s'explique en grande partie par le ralentissement de la consommation d'or en Inde et en Chine", a souligné Marcus Grubb, l'un des responsables du CMO, cité dans un communiqué.

Ces deux pays concentrent à eux deux près de la moitié de la demande mondiale d'or.

L'Inde a été particulièrement touchée, puisqu'elle a vu sa demande d'or dans le secteur de la joaillerie chuter de 30% sur un an au deuxième trimestre, à 125 tonnes, tandis que la demande de médailles et lingots dans le pays chutait de 51%, à 56 tonnes.

"Ce repli de la demande indienne a été alimenté par l'affaiblissement de la roupie face au dollar, qui a amené les prix de l'or (sur le marché local) à des niveaux records autour de 30.000 roupies pour 10 grammes", susceptibles de décourager de nombreux acheteurs, a observé le rapport du CMO.

De plus, les perspectives de récoltes médiocres en raison de pluies de mousson moins abondantes que prévu ont restreint les achats d'or dans les régions rurales du pays.

La Chine, qui devrait dépasser l'Inde cette année comme premier pays consommateur d'or de la planète, a mieux résisté, avec une baisse de seulement 7% sur un an de sa demande totale de métal jaune, à 145 tonnes.

A l'échelle de la planète, la demande dans le secteur de la joaillerie a reculé de 15% sur un an au deuxième trimestre, à 418 tonnes, tandis que la demande d'investissement (qui comprend les achats de lingots et de médailles) chutait de 23%, à 302 tonnes.

Cependant, "les banques centrales continuent de grossir leurs réserves d'or" pour se prémunir contre la volatilité des devises et des obligations d'Etats, a tempéré M. Grubb.

Les achats d'or des banques centrales, en particulier par des pays émergents tels que le Kazakhstan, les Philippines ou encore l'Ukraine, ont atteint un niveau record de 157 tonnes au deuxième trimestre.

rp