Le prix de l'or retrouve le sourire, boosté par le contexte d'incertitudes mondiales
- Écrit par Prix de l'or
Le cours de l'once d'or a même atteint vendredi 1.113,57 dollars, soit un plus haut en deux mois.
"L'environnement d'aversion au risque sur les marchés créé par l'escalade des tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran, combinée à un essai nucléaire inattendu de la Corée du Nord, a encouragé l'appétit pour les actifs refuges et a par conséquent envoyé l'or à un nouveau plus haut" depuis début novembre, a souligné Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
Déjà tendues, les relations entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite se sont encore davantage détériorées début janvier. Ryad a rompu dimanche ses relations avec l'Iran à la suite de l'attaque de ses missions diplomatiques samedi à Téhéran et à Machhad par des manifestants en colère qui protestaient contre l'exécution d'un dignitaire religieux chiite saoudien.
La décision de Ryad de rompre ses relations avec l'Iran a été suivie par plusieurs de ses alliés sunnites, tandis qu'en représailles, l'Iran a décidé d'interdire l'entrée sur son sol de tous les produits saoudiens ou transitant par l'Arabie saoudite.
Ces dernières ont en effet décroché lundi et jeudi de quelque 7% à la suite de nouveaux indicateurs confirmant le ralentissement de la deuxième économie mondiale, ce qui a entraîné leur fermeture prématurée en raison d'un mécanisme "disjoncteur" automatique, qui a depuis été suspendu.
La banque centrale chinoise (PBOC) a en outre abaissé le cours de référence du yuan face au dollar pendant huit jours consécutifs, avant de le relever légèrement vendredi, ce qui a favorisé le retour au calme sur les marchés actions chinois.
Dans ce contexte agité, l'or a en effet profité du regain d'intérêt des investisseurs pour les actifs plus sûrs, même si M. Otunuga estimait que ce rebond devrait être de courte durée.
De fait, le cours du métal jaune repartait à la baisse vendredi, dans le sillage d'un dollar revigoré par les très bons chiffres du dernier rapport américain sur l'emploi, confortant la décision prise le mois dernier par la Réserve fédérale américaine (Fed) de relever ses taux d'intérêt pour la première fois en dix ans et alimentant les attentes d'une poursuite à un bon rythme du resserrement monétaire de l'institution en 2016.
Or, toute hausse des taux de la Fed tend à faire s'apprécier le dollar, rendu plus rémunérateur et donc plus attractif par une telle action, ce qui pèse à l'inverse sur les achats de métaux précieux, libellés dans cette devise et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le dollar s'est rapproché en effet vendredi de ses plus hauts de début décembre, avant que l'euro ne bondisse suite à une décision de la Banque centrale européenne (BCE).
"L'appréciation du dollar pourrait entraîner un élan baissier, ce qui devrait encourager les vendeurs à renvoyer les prix (du métal) jaune vers les 1.090 dollars", a expliqué M. Otunuga.