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L'or évolue en dents de scie, ballotté au gré des mouvements du dollar

Prix de l'or decembre 2015Le prix de l'or a connu une semaine en montagnes russes, tombant à un nouveau plus bas en près de six ans avant de se reprendre vendredi dans un marché toujours ballotté au gré des spéculations et informations de politique monétaire et des mouvements du dollar.

Le prix de l'once d'or est ainsi monté vendredi à 1088,97 dollars, au plus haut en deux semaines.
Le cours de l'once d'or a terminé à 1079,25 dollars au fixing de ce vendredi soir, contre 1057,40 dollars vendredi précédent .

"L'or s'est comporté étrangement ces derniers jours alors que la BCE (Banque centrale européenne) et les attentes d'une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis ont été lourdes de conséquences", a observé James Hughes, analyste chez GKFX.

Ainsi, le cours du métal jaune s'est déprécié jusqu'à jeudi, jour où il est tombé à 1046,43 dollars l'once, son niveau le plus faible depuis début février 2010.

"L'or s'est fait démolir du fait d'attentes grandissantes d'une hausse des taux américains mi-décembre", a relevé Kash Kamal, analyste chez Sucden.

En effet, une hausse des taux d'intérêt américain serait le signe d'une amélioration notable de la reprise économique aux États-Unis, la première économie mondiale, entrainant un regain d'optimisme des investisseurs sur la croissance américaine et les faisant ainsi se détourner de l'or, à leurs yeux valeur refuge de référence en temps de crise, pour privilégier des actifs plus risqués, comme les actions.

De plus, une hausse des taux américains rendrait le billet vert plus rémunérateur, accroissant son intérêt pour les investisseurs et le faisant ainsi s'apprécier.

Or une hausse du billet vert rend plus onéreux les achats de métaux précieux, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais jeudi, à la faveur d'annonces moindres qu'attendu de soutien monétaire de la BCE à la zone euro, le dollar a dégringolé face à l'euro, sa principale contrepartie, permettant aux métaux précieux d'amorcer un rebond. Le dollar a ainsi perdu jusqu'à plus de 4% de sa valeur en l'espace de quelques heures.

La Banque centrale européenne a pris des mesures a priori négatives pour l'euro, en abaissant un de ses taux directeurs et en accentuant la durée prévue de son programme de rachats d'actifs. Mais ces mesures ont déçu les investisseurs qui tablaient sur une augmentation du montant des rachats mensuels d'obligations d'État qu'effectue la BCE depuis mars.

Et le rebond des cours s'est accentué vendredi, quand "des données meilleures qu'attendu de l'emploi américain n'ont pas permis au dollar d'effacer ses lourdes pertes de la veille", a noté Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.

Si le rapport sur l'emploi américain a conforté les attentes d'une hausse des taux de la Fed le 16 décembre, celles-ci sont déjà intégrées aux cours du dollar, ont relevé des courtiers.