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Les mineurs appellent les banques à réintégrer l'or

mineurs-banques-reintegrer-or La confiance était de mise pour les extracteurs d'or réunis mercredi à Zurich pour la conférence bisannuelle du Swiss Mining Institute. Au terme de deux années de purgatoire, qui ont vu le prix de l'or fondre de quelque 40% et la valorisation des principales mines aurifères de s'écrouler 80%, les industriels du secteur espèrent retrouver la confiance des banques et réintégrer par cette occasion le portefeuille de leurs clients.

"Les positions des banques sur l'or sont pratiquement à zéro, alors que le bon sens helvétique voudrait qu'elles se montent à 10% afin de constituer une assurance pour les clients", plaide ainsi Claude Bejet, co-fondateur du Swiss Mining Investment Club.

"Les cours des sociétés minières n'ont jamais été aussi bas", explique pour sa part Erich Meyer, directeur général (CEO) du fonds Konwave. L'économiste reconnaît ne pas être en mesure d'anticiper la date d'initiation d'un nouveau cycle haussier, mais estime que le secteur a déjà atteint le creux de la vague.

Le gestionnaire de fonds reconnaît avoir déjà évoqué la perspective de jours meilleurs lors de la même conférence il y a un an, mais assure que cette projection apparaît désormais nettement plus clairement qu'à l'époque.


FONDAMENTAUX SOLIDES

La vague de cessions des produits indiciels cotés (ETFs) adossés à l'or se tarit, symptôme selon M. Meyer que le précieux métal entrevoit bien le bout du tunnel. Le demande croissante de la Chine et de l'Inde, les deux plus grands consommateurs, ainsi qu'une production mondiale en baisse constituent par ailleurs autant de fondamentaux encourageants.

Le risque invoqué par les banques d'une dépréciation de l'or en cas de relèvement des taux d'intérêts par la Réserve fédérale américaine (Fed) est balayé. "Le renforcement du dollar consécutif à un relèvement des taux américains, qui aura pour effet de diluer la valeur de l'or libellé dans cette monnaie, est déjà depuis longtemps inclus dans le cours", assure le spécialiste des placements miniers.

"Les craintes liées à une telle manoeuvre de la Fed sont largement surestimées", assène pour sa part M. Bejet, qui prévoit qu'un relèvement de 0,5 point n'aurait aucune influence sur le prix de l'or. L'investisseur souligne par ailleurs le caractère passager de la corrélation inversée entre billet vert et métal jaune, ce dernier n'étant historiquement corrélé à rien.

"La progression des places financières depuis 6 ans et demi a rendu la plupart des titres onéreux dans un environnement de croissance médiocre", juge par ailleurs M. Bejet. Ce dernier anticipe en conséquence un regain des investisseurs pour l'or et surtout pour les valeurs minières.

Les sociétés extractrices se sont lancées dans de vastes plans de réduction de leurs coups en 2013, dans la foulée de la dernière dégringolade du cours de l'or, qui leur permettent d'être viables au cours actuel et doperait leur rentabilité de manière exponentielle en cas de remontée du prix de l'or.