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Le prix de l'or n'a pas fini de chuter

Prix de l'or mai 2015Le prix de l'or demeure sous pression, après avoir atteint lundi son plus bas niveau en près de cinq ans et demi, et risque de poursuivre sa dégringolade, lesté par la force d'un dollar stimulé par une hausse prochaine des taux d'intérêts de la Banque fédérale américaine (Fed).

L'or a chuté à son plus bas niveau en près de cinq ans et demi lundi, à 1072,35 dollars l'once. Ce mouvement baissier semble avoir été déclenché par des ventes massives du métal précieux en Chine.

"La glissade de l'or a été déclenchée par un mouvement vendeur sur la bourse de l'or à Shanghai", ont confirmé les analystes de Commerzbank. Le prix du métal jaune est ainsi passé sous le seuil psychologique des 1100 dollars l'once pour la première fois depuis plus de cinq ans.
Le cours de l'once d'or a terminé à 1080,80 dollars au fixing de ce vendredi soir, contre 1132,80 dollars vendredi dernier .

Même si les observateurs s'interrogent encore sur la raison de cette vente subite, la dégringolade du métal jaune n'a pas vraiment surpris.

Toute hausse des taux rendra le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs par rapport à l'or. Et tout report d'une telle action tend ainsi à peser sur le dollar.

Pour Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, le fait que la crise grecque et la dégringolade des Bourses chinoises, il y a deux semaines, n'aient pas ravivé le statut de valeur refuge de l'or a été "la goutte d'eau". Les spéculateurs, comme les fonds d'investissement, se sont en conséquence détournés du métal jaune ce mois-ci.

Avant la chute de lundi, "les acheteurs hésitaient déjà à se positionner sur le marché de l'or car l'on se rapproche d'une hausse des taux d'intérêt américains", a ajouté Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.

Cette perspective leste l'or car une hausse des taux va rendre le billet vert plus rémunérateur, et donc plus attractif pour les investisseurs.

Or, un dollar fort pèse sur les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine, en les rendant plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

"Face à la perspective d'une hausse des rendements obligataires aux États-Unis et d'une éventuelle hausse des taux d'intérêt américains, à laquelle s'ajoute une économie mondiale résistante, l'or devrait prendre une part de plus en plus petite dans les portefeuilles des investisseurs", a résumé Chris Beauchamp, analyste chez IG.

"L'or a toujours été considéré comme une monnaie et comme une matière première. Aujourd'hui, il n'est désiré dans aucune de ces formes", ont ajouté les analyste de Macquarie.

Les analystes d'ICBC Standard Bank restaient plus mesurés quant à la demande physique, notant qu'elle s'était un peu relevée en Asie et que la vente de pièces d'or (notamment aux États-Unis) était robuste. "Mais cela n'a pas changé grand chose à la liquidation des positions de la part d'autres investisseurs", ont-ils ajouté.